Et pour cette newsletter de rentrée, nous vous proposons un édito exceptionnellement rallongé spécial « sagas marketing digital de l’été » (que nous aurions pu renommer « clashs de l’été » d’ailleurs). Mieux que Voici et Gala réunis pour se remettre dans le bain :)
Saga n°1: Trump vs TikTokSur fond de tensions commerciales avec la Chine,
Donald Trump a signé un décret début août interdisant sous 45 jours toute transaction avec ByteDance (maison mère de TikTok), soit in fine une interdiction pure et simple de TikTok sur le sol américain.
Microsoft a rapidement fait part de son intérêt pour
racheter la branche américaine de l’entreprise, puis finalement de l’
ensemble des activités de TikTok. Donald Trump, un temps contre cette opération, émet alors l’idée que l’état Fédéral «
prenne un très gros pourcentage de la vente». Un peu plus tard, on apprend que
Twitter serait également intéressé par le rachat, tout comme
Oracle, qui aurait désormais le
soutien présidentiel. De son côté le principal intéressé ouvre un
front judiciaire dans cette affaire.
Une saga qui fait sans doute les affaires Facebook, qui a profité de l’été pour lancer son propre copycat de TikTok:
Instagram ReelsSaga n°2: CJUE vs Privacy ShieldLe 16 juillet, la Cours de Justice de l’UE a pris tout le monde de court en
invalidant le Privacy Shield, accord sur lequel se basent de nombreux transfert de données UE-US, notamment pour le marketing digital. Quelques jours plus tard, le CEPD (ensemble des CNIL Européennes) se réunissait et annonçait l’
absence de période de tolérance, au contraire de ce qui avait été fait lors de l’invalidation du Safe Harbor il y a quelques années. Ce qui mécaniquement aurait dû entraîner l’arrêt des flux de données (comme ceux de Google Ads ou Facebook Ads par exemple, qui se basent sur le Privacy Shield).
En réaction, certains acteurs de premier plan comme
Google ou
Facebook ont rapidement opté pour une bascule de leurs relations contractuelles sur les clauses types de l’UE, ce que tous les acteurs du marché sont encore loin d’avoir fait. Par ailleurs, rien ne garantit que ces clauses types soient suffisantes pour encadrer les transferts vers les USA. Un flou juridique reste ouvert sur le sujet, lié notamment au niveau de protection des données sur le sol américain.
Il n’a ensuite pas fallu longtemps pour que l’association de défense de la vie privée Noyb (co-fondé par Max Schrems, à l’origine de la plainte ayant entraîné la décision de la CJUE)
attaque 101 entreprises (dont 6 françaises) pour avoir maintenu les transferts de données (notamment pour les services Facebook Connect et Google Analytics). Une sélection d’entreprises symbolique puisqu’à ce jour, très peu d’annonceurs ont stoppé leurs transferts de données.
Dernière information sur cette saga dont nous sommes loin de l’épilogue, les USA et la Commission Européenne discutent d’
un nouvel accord (le 3
ème donc).
Saga n°3: Annonceurs vs FacebookDernière saga qui a commencé dès le mois de mai: le «plus gros boycott de l’histoire de Facebook».
Tout commence lorsque, dans le contexte de l’
affaire George Floyd aux USA, Facebook refuse de censurer un post de Donald Trump indiquant «when the looting starts, the shooting starts». Rapidement, plusieurs associations appellent au boycott de Facebook sous le slogan «
Stop Hate For Profit». De nombreuses entreprises (dont de grands noms comme Coca-Cola ou Unilever) rejoignent le mouvement dans les jours qui suivent, et on compte aujourd’hui encore
1 200 annonceurs participants. Ce mouvement ne semblait
pas inquiéter Mark Zuckerberg début juillet, bien que certaines sources évoquaient une
baisse de 31% de la dépense sur Facebook en juin en Amérique du Nord.
Les résultats récents de l’entreprise semblent lui donner raison: +11% de CA, +98% de bénéfice.
PS:
concernant plus spécifiquement la France, peu (voire aucun) annonceur n’a participé au mouvement.
[Super teaser] Envie de plus de clashs?Parcourez notre liste d’articles du mois, et découvrez-en plein d’autres: les fournisseurs d’apps vs Apple App Store, hackers vs Twitter, GAFA vs UE (& Australie) sur les droits voisins, congrès américain vs GAFA, …
Et dans le reste de l’actualité, sur des aspects bien plus techniques, on notera l’arrivée de fonctionnalités
server-side sur GTM. Si d’autres TMS le proposent depuis bien longtemps, l’impulsion donnée par Google sur ce sujet et les contraintes privacy toujours plus fortes pourraient bien changer de manière structurante la donne en matière de gestion du tracking (n’hésitez pas à nous contacter pour un décryptage à ce sujet).
Très belle rentrée à tous et à très vite,
L’équipe M13h